Exposition organisée par la Collectivité de Corse
L’exposition événement de l’été au musée de la Corse à Corte a pour thème le séjour de Matisse en Corse en 1898. En six mois, Matisse peint cinquante-cinq tableaux, découvre le Sud et la Méditerranée, une lumière inconnue et des couleurs – en particulier l’orange et le bleu.
Cette période fondatrice de l’artiste est présentée pour la première fois en Corse avec de nombreuses oeuvres rarement montrées au public.
Mostra urganizata da a Cullettività di Corsica
Sta chì sarà l’avenimentu di a statina à u museu di a Corsica in Corti tratta di u sughjornu di Matisse in Corsica in u 1898. In sei mesi, Matisse, scuprendu u meziornu mediterraniu cù a so luce scunnisciuta da ellu è culori particulari – cum’è l’arancinu è u turchinu – pinghje cinquantacinque opare.
Hè a prima volta chì issu tempu fundatore di l’artistu hè prisentatu in Corsica cun parechje opare chì sò state poche l’occasione pè u publicu di vedele.
La Collectivité de Corse a fait l’acquisition, le lundi 2 décembre 2019, du tableau « La mer en Corse, Le Scoud » d’Henri Matisse (1869-1954), daté de 1898. L’acquisition de cette oeuvre, d’un grand intérêt artistique et symbolique pour la Corse, vient combler l’absence de cet artiste dans les collections publiques corses mais plus globalement, d’oeuvres modernes. Le projet de cette exposition est né dans la continuité de cette acquisition.
COMMISSAIRES
Dominique Szymusiak
Conservatrice du patrimoine honoraire du Musée Matisse du Cateau-Cambrésis
Jacques Poncin
Architecte DPLG honoraire – Président de l’Association des amis de Matisse à Ajaccio – Auteur de Matisse à Ajaccio, 1898, Lumière et couleurs révélées, Editions Alain Piazzola, 2018
Présentation de l’exposition
« C’est à Ajaccio que j’ai eu mon grand émerveillement pour le Sud que je ne connaissais pas encore. Bientôt me vint comme une révélation, l’amour des matériaux pour eux-mêmes. Je sentis se développer en moi la passion de la couleur »
(Henri Matisse : écrits et propose sur l’art, Collection savoir, Edition Hermann, Paris, 1972, p.104).
Matisse renverse tous les acquis académiques et conventionnels pour des inventions plastiques révolutionnaires.
C’est au cours de son voyage de noces avec son épouse Amélie, qu’Henri Matisse, jeune homme de 28 ans découvre pour la première fois des couleurs qu’il utilisait jusque-là fragmentées dans sa palette mais qu’il ne connaissait pas dans la nature. Il en est ainsi du bleu, qu’il soit de la mer ou du ciel : « La mer bleu, bleu, si tellement bleu qu’on en mangerait », écrit-il à son ami Marquet resté à Paris. Ces quelques mois marquent le basculement vers une peinture nouvelle qui s’avère révolutionnaire. Aucun artiste en 1898 n’a encore osé s’aventurer avec autant d’audace dans la liberté qu’il prend à renverser les règles classiques.
L’exposition rassemble pour la première fois plus d’une dizaine de ces tableaux peints en Corse ainsi que des dessins à la plume, provenant de plusieurs musées : le SFMoMA de San Francisco, le Musée Pouchkine de Moscou, la Fondation Rosengart de Lucerne, de nombreux musées français (le Musée d’Art moderne de Troyes, le Musée de l’Annonciade de Saint-Tropez, le Musée des Beaux-Arts de Bordeaux, le Musée Matisse de Nice, le Musée Matisse du Cateau-Cambrésis, le Musée National d’Art Moderne de Paris), la Fondation Pierre et Tana Matisse de New York et de prestigieuses collections privées grâce au concours de la famille Matisse et des archives Matisse.
Pour situer cette période particulièrement importante et peu connue dans la carrière de Matisse, l’exposition commence en 1895 avec les premières peintures de plein-air peintes en Bretagne où il expérimente l’impressionnisme sur les sites peints à Belle-Île par Monet. La période corse en 1898 est privilégiée, développée et mise dans le contexte historique de l’époque.
Enfin, grâce à des prêts majeurs, Rue du soleil à Collioure, une aquarelle du Musée Matisse du Cateau-Cambrésis et La Moulade provenant d’une collection privée, l’exposition se termine sur la grande révolution artistique que fut le fauvisme en 1905.
L’exposition se déroulera en quatre parties :
– TROIS ÉTÉS EN BRETAGNE, DE L’ACADÉMISME À LA COULEUR
– LA CORSE ET AJACCIO EN 1898
– MATISSE PEINT LA CORSE : LE GRAND ÉBLOUISSEMENT, FÉVRIER-JUILLET 1898
– DE TOULOUSE À COLLIOURE, DE 1898 À 1905
Les déclinaisons de l’exposition :
– Parcours pédagogique et interactif destiné au jeune public (6-11 ans)
-« Filiation »- Réalisations artistiques par les étudiants de la CPES-CAAP du Lycée Georges Clémenceau de Sartène
– Annulée – Daniel Buren, Les trois cabanes éclatées en Une ou La cabane Eclatée aux Trois Peaux, décembre 1999 / janvier 2000, Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art Contemporain et d’art brut, Villeneuve d’Ascq