Duie opere, dui simbuli

Deux œuvres, deux symboles a découvrir dans les galeries permanentes du musée de la Corse

U museu di a Corsica hà uspitatu duie opere maestre di a storia corsa. Ognuna porta in sè un simbulu di l’identità culturale seculare di a Corsica.

A bandera cù a testa mora, detta « Bandera di Carghjese »  hè datata da u  XVIIImu à l’entre di u XIXmu seculu.  L’origine di l’insegna di a testa mora ferma incerta è pone quistione. Da induve vene ?  Da quandu sarà stata liata à a Corsica ‘ssa bandera, pruclamata bandera di a rivolta è di a libertà ?  

A Madonna di Brandu, quadru di una pala d’altare datata di u 1500, d’origine taliana, riprisenta un simbulu doppiu. Prima un simbulu  religiosu, postu chì a figura di a Vergine hè liata da seculi à i Corsi chì ne anu fattu  a so patrona, ma dinù un simbulu culturale,  a prova si n’hè chì dopu à 180 anni è più d’assenza, i Corsi è l’eletti di l’isula  si sò mossi per ottene u ritornu di stu capu d’opera di u Rinascimentu, in a so brama di riapprupiassi è di fà cunnosce u so patrimoniu.

Le musée de la Corse a présenté le 19 juillet 2024 deux œuvres majeures de l’histoire de la Corse. Chacune d’elles est porteuse d’un symbole qui fait l’identité culturelle de la Corse par-delà les âges.

Le drapeau à tête de Maure, dite « Bandera di Carghjese » est daté entre le XVIIIe et le début du XIXe siècle. Si sa provenance est encore incertaine, il fait ressurgir la question de l’origine de cet emblème qu’est la tête de Maure. D’où vient-il ? Depuis quand ce drapeau, étendard proclamé de révolte et de liberté, est-il lié à la Corse ?

La Madonna di Brandu, panneau de retable daté de 1500, d’origine italienne, porte en elle un double symbole. Religieux d’une part, puisque la figure de la Vierge est depuis longtemps liée aux Corses qui en ont fait leur sainte patronne. Et symbole culturel d’autre part, car après plus de 180 ans d’absence, la mobilisation des Corses et des élus insulaires a permis le retour en Corse de ce chef-d’œuvre de la Renaissance dans une volonté de réappropriation et de diffusion de leur patrimoine.

Madonna di Brandu
Simone da Firenze, Rocco di Bartolomeo
Italie, 1500
Tempera et huile sur panneau de peuplier
198,5 x 94,5 x 16 cm
Dépôt de la commune de Brandu
Inv. D.2024.1.1
© CdC, musée de la Corse/DR

Ce panneau représentant une vierge à l’enfant entourée d’anges musiciens constituait la partie centrale d’un ancien retable. Il est daté et signé dans l’angle inférieur gauche : « OPUS SIMONE PIT (oris) / ET ROCHO FI (guratoris) / A DI XI DAPRI (lis) / A(nno) D(omini) M.CCCC (c) ». Il s’agirait de la signature des peintres Simone Da Firenze et Rocco di Bartolommeo, suivie de la date du 4 Avril 1500.
L’œuvre provient de l’ancien couvent Saint-François de Brandu. Ce dernier fut vendu à la Révolution française et le panneau dû être déplacé dans l’église Sainte-Lucie de E Ville di Petrabugnu. En 1839, la Madone est acquise par un collectionneur lyonnais, Albin Chalandon. Elle sera conservée par ses descendants jusqu’en 2023, année où elle est achetée par la Collectivité de Corse avec le soutien de la Fondation du Patrimoine.

Drapeau à tête de Maure
Anonyme
XVIIIe – XIXe siècle
Huile sur toile de laine
191 x 280 cm
Dépôt de la commune de Carghjese
Inv. D.2023.1.1
© CdC, musée de la Corse/DR

D’après la tradition orale, ce drapeau aurait flotté au-dessus des murs du château de Charles Louis de Marbeuf, marquis de Carghjese, construit par ce dernier en 1768. Sauvé d’un incendie qui a détruit la demeure en 1793, le drapeau aurait, depuis, été conservé dans la mairie de Carghjese.
Si les sources sont rares concernant l’histoire de cet objet, son étude a permis de dater sa fabrication entre le XVIIIe et le XIXe siècle. Son bon état de conservation laisse également penser que le drapeau a été très peu utilisé et qu’il n’était peut-être exposé que lors de cérémonies ou de défilés.
Le drapeau a été restauré en 2022 au Centre de conservation et de restauration du patrimoine mobilier de Corse (CCRPMC), service de la Collectivité de Corse.

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