A l’origine, le terme de radassier provient du verbe provençal « radassier » qui signifie bavarder. Ce type de canapé composé de 3 ou 4 sièges paillés, avec un accoudoir à chaque extrémité et un dossier continu unique (souvent sculpté) est caractéristique de l’art de vivre provençal.
Cette banquette corse à quatre sièges en hêtre dite canapè, a été fabriquée en Castagniccia au XIXe siècle puis acquise et conservée par une famille ajacienne. Les quatre fauteuils du canapè ont été rempaillés vers 1950 avec du jonc provenant de Campu dell’Oru.
Pièce courante du mobilier de Castagniccia dans des familles aisées, elle a été fabriquée par un chaisier-tourneur sur bois et provient certainement d’un de ces trois villages : Rapaghju, Erbaghju ou U Pulverosu.
C’est à U Pulverosu que travaillait en 1910 le dernier chaisier Félix –Charles Giudici. A Rapaghju, l’atelier du chaisier Alexandre Giovanetti, mort en 1958, a été décrit dans une monographie par l’architecte Borelly en 1943. Les chaisiers s’approvisionnaient en bois de hêtre dans la forêt domaniale du San Petrone ou d’Accia. Le paillage en jonc, coupé en mai et juin provenait en général des terrains marécageux de la plaine de Mariana ou des marais de Bravone et d’Aleria.
Le Révérend Père Louis Doazan a décrit l’activité des chaisiers de Castagniccia dans le cahier n°50 « Orezza – les chaisiers-tourneurs – U sediaghju – les tours », consultable sur borne interactive dans la Galerie Doazan du musée de la Corse. On peut y voir un « canapè » photographié à U Pulverosu par le Père dans les années 70.
Le musée de la Corse conserve également (collectés et remontés par le Père), les deux types de tours à bois utilisés par les chaisiers Orezzinchi : un tour horizontal à mouvement alternatif avec pédale et perche et un tour à mouvement continu.