La pratique populaire la plus efficace et la plus répandue en Corse pour couper la sciatique consistait à cautériser avec un fer rougi soit un point particulier à l’intérieur du lobule de l’oreille, soit (le plus souvent), 2 points : l’oreille et l’espace entre le premier et deuxième orteil de la jambe douloureuse.
On sait aujourd’hui que l’action de la pointe de feu dans l’oreille agit sur la zone sacro-iliaque qui contrôle l’articulation entre le bassin et le sacrum ; de la même façon le premier espace inter-métatarsien se trouve sur le trajet de zones réflexogènes. Le coupeur de sciatique était le plus souvent le forgeron dont les compétences ne se limitaient pas aux travaux du fer puisque il soignait la sciatique et arrachait les dents. Un coupeur de sciatique pouvait aussi transmettre son savoir et ses fers à cautériser à des particuliers, ainsi de nombreux médecins et même un curé ont été initiés et ont pratiqué au cours XXe siècle.
Désormais, ces instruments sommaires devenus objets de musée sont représentatifs d’un savoir médical populaire en voie d’extinction.
Cuiller percée et fer à cautériser en fer forgé, fabriqués à Erbajolo dans la seconde moitié du XIXe siècle et utilisés ensuite à Antisanti.
Musée de la Corse – Inv. 1978.78.60
© CdC, musée de la Corse /DR
Fac-similé composé d’une plaque percée et d’un fer à cautériser en fer forgé, réalisé par le Révérend Père Louis Doazan à partir d’un modèle vu dans un village.
Musée de la Corse – Inv. 1977.77.68.2
© CdC, musée de la Corse/DR