Pour empêcher le porc domestique de franchir une haie ou de faire un trou dans une clôture, on a utilisé une entrave de forme triangulaire dite « carcan« , sorte de collier de bois placé autour du cou de l’animal.
Dans l’ouvrage de Gaston Vuillier « Les Îles oubliées » paru en 1893, nous pouvons voir un dessin intitulé « les porcs au carcan » commenté ainsi par l’auteur : « … Ces porcs de Zicavo, j’ai omis de le dire, ne ressemblent pas aux autres : pourvus d’une crinière hérissée, ils ont l’apparence sauvage des sangliers. Afin de les empêcher d’entrer dans les jardins, on leur met autour du cou des carcans triangulaires. On les voit alors s’en aller d’un air triste et piteux comme s’ils avaient honte d’être affublés ainsi… ».
Cette façon d’entraver les porcs a interpellé de nombreux voyageurs. Ainsi W. Hörstel dans son récit de voyage publié en 1908, reprend le dessin dans « Les Îles oubliées ». C’est cette illustration que nous vous présentons pour décrire un des trois carcans conservés dans les collections du musée de la Corse.
Ce carcan utilisé à Grussetu Prugna a la particularité d’être constitué d’accessoires récupérés sur un joug, i stavelli (chevilles de bois à encoches), qui, détournés de leur fonction initiales, sont passés de part et d’autre du cou de l’animal.
Une autre technique, longtemps utilisée et fort heureusement interdite depuis 2008 est le ferrage : afin d’empêcher l’animal de fouger, rumà (creuser et fouiller le sol avec le boutoir), on utilisait un anneau métallique (u rampinu) fixé à l’extrémité du groin ; on disait alors que le porc était ferré (rampinatu).