Journées européennes du patrimoine 37e édition

COVID 19 – ANNULATION

Ghjurnati Aurupei di u Patrimoniu
Samedi 19 et dimanche 20 septembre 2020

Entrata libera da 10 ore di mane à 6 ore di sera
Entrée gratuite de 10h00 à 18h00

Visites commentées de la citadelle de Corti à 11h00 et 15h00
Parcours accompagné destiné au jeune public à 10h45 et 14h45

Conférences « A citadella di Corti. Une citadelle pour horizon » Samedi 19 septembre 2020

  • 10h – 10h40 : Jean-André Cancellieri, professeur émérite en histoire médiévale – Università di Corsica Pasquale Paoli

Vincentello d’Istria 1419 : le choix stratégique de Corte

Depuis les années 1400 l’action de résistance politique et militaire du seigneur Vincentello d’Istria face à l’action coloniale de Gênes en Corse est marquée par des succès mais aussi de nombreux échecs. Mais en 1418, le nouveau roi d’Aragon Alphonse V le nomme vice-roi de Corse pour la Couronne aragonaise. Vincentello en profite pour débarquer dans le golfe d’Ajaccio, réunir une troupe nombreuse puis, parvenir dans le centre de l’ile, faire un choix stratégique décisif : fonder dans le cœur de la Terra di u Comunu un puissant château sur le « Nid d’aigle de Corte destiné à contrôler l’ensemble de l’île. De plus, la prise de Calvi par la Couronne d’Aragon en 1420 et le projet de conquête aragonaise de Bonifacio en 1420-1421, avaient eu pour effet de valoriser encore d’avantage la valeur stratégique de la citadelle de Corte, en position de bloquer totalement la progression des armées génoises du nord au sud et de l’est à l’ouest de l’île.

  • 11h – 11h40: Gérard Giorgetti, professeur de chaire supérieure en Histoire

Le quartier des Castellacce et ses habitants: étude historique

Il s’agit d’une étude réalisée à partir des documents du Service Historique de la Défense dont certains sont inédits (par exemple l’ordonnance royale de 1830) et des comptes rendus des conseils municipaux de la ville de Corte.Le plan suivi concerne la description du quartier; ses inconvénients aux yeux de l’armée française; la procédure d’expulsion des habitants (qui dure 80 ans) et les conséquences pour la ville et pour la Citadelle de la destruction des Castellacce.Un appendice sera consacré à l’évolution des noms des propriétaires et des jeux de successions et d’alliances familiales. (Où l’on retrouve les noms de grandes familles cortenaises)14h30 – 15h10Dominique Zamboni, architecte-urbaniste De la destruction des CASTELLACCE à la construction de la CITADELLE, une épopée à la fois militaire et urbaine.Cet ancien quartier de Corte a été entièrement détruit à la fin du XIXème pour des raisons de stratégie et de sécurité militaire après 70 ans de palabres et de négociations, ponctués de pillages et de révoltes de ses habitants.Une des raisons principale de cette destruction fut l’emplacement de l’hôpital militaire à l’intérieur de l’enceinte de la citadelle.Mais la décision des ingénieurs des ponts et chaussée en opposition avec les officiers du génie militaire qui depuis des années proposaient de façon récurrente de nouveaux projets d’agrandissement de la citadelle, va complétement modifier la structure et l’extension urbaine de Corte.

  • 15h30 – 16h10 : Nicolas Faucherre, professeur d’histoire de l’art et d’archéologie médiévales (Université d’Aix-Marseille), expert pour le Réseau des Sites Majeurs Vauban et auprès de l’UNESCO

Les citadelles de Gênes en Corse : se protéger contre la mer ou contre la terre ?

À partir des forteresses urbaines maritimes construites par Gênes au XVIe siècle en Corse, on s’interrogera sur le rôle ambigu de ces ouvrages, quartiers réservés des Génois dans une île nécessaire à la Sérénissime pour ses matières premières, mais impossible à contrôler dans sa totalité. Connectées aux tours littorales, appliquant à grande échelle le système bastionné à peine mis au point, elles forment surtout un rempart contre un ennemi venu de la mer, qu’il soit barbaresque ou français. Mais la multitude d’abris côtiers rend aisément contournables ces bases coloniales ; c’est le paradigme insulaire : qu’on soit à Chypre, à Malte ou en Corse, mieux vaut se retrancher dans un réduit central loin des côtes que de tenter de tenir tout le périmètre !

  • 16h30 – 17h10 : Romuald Casier, architecte patrimoine. DSA dispensé par la Haute Ecole de Chaillot à Paris, France, Master en Architecture diplômé par l’ISA St-Luc à Bruxelles, Belgique. Fondateur et gérant de L’atelier ARC, architecture et patrimoine sprl.

« Une citadelle dispersée » : contrôle territorial de la Corse par l’édification génoise de tours côtières

Dès les années 1510, des incursions barbaresques sont recensées sur les rivages de la Corse et engendrent la nécessité d’établir une stratégie de défense sur l’ensemble du littoral. Des tours côtières, chargées de surveiller, de protéger et de prévenir les populations, sont érigées à partir de 1530. Ce phénomène s’étend sur près d’un siècle par l’édification de 99 tours, sous le contrôle de la République de Gênes, et de quelques autres tours additionnelles émanant d’un acte spontané et collectif de communautés villageoises. Au sein du territoire, ces édifices inscrivent naturellement un symbole de défense pour les populations, accompagné des rôles supplémentaires de douanes marchandes, guide pour la navigation, poste sanitaire, agent public du fisc ou même lieu de perception de divers droits. Outre son rôle strictement défensif, la stratégie immobilière, progressivement mise en place par l’Office de Saint-Georges, consiste en réalité à garantir un certain contrôle sur le territoire insulaire. L’autorisation d’ériger une tour s’obtiendra par un système de concessions, cherchant à contrer la désertification des plaines fertiles du littoral et la féodalisation persistante dans certaines familles corses. En ce sens les tours, dites génoises, s’apparentent aux citadelles par leurs missions communes de contrôler, de surveiller et de contraindre un territoire. Cette approche théorique, cherchant à rapprocher les tours littorales des citadelles, peut ainsi s’illustrer sous la vision utopique d’une « citadelle dispersée ».

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