AUTOUR DE L’EXPOSITION « FEMIN ‘ISULA »
A partir de mars 2025
CUMMISSARIATU / COMMISSARIAT
Frédérique VALERY, Maître de Conférences 18e Section, Università di Corsica Pasquale Paoli
Cette exposition permettra au public de découvrir ou de redécouvrir cette peintre emblématique qu’est Leonor Fini (née le 30/08/1907, près de Buenos Aires-décédée à Paris le 18 janvier 1996) à travers certes son parcours artistique national et international mais surtout en lien avec la Corse.
En effet, lors d’un voyage dans les années 50 sur notre île, elle y découvre par hasard le petit village de Nonza et son ancien couvent San Francescu niché au Sud-Ouest du Cap Corse au cœur d’un cadre naturel exceptionnel. Très rapidement, elle viendra avec son compagnon Stanislao Lepri et leurs nombreux amis tels qu’Enrico Colombotto Rosso, Max Ernst, Dorothea Tanning ou encore Federico Fellini passer tous les étés dans ce lieu retiré. Elle loue pour une somme modique, une demeure contiguë à l’église conventuelle, à quelques mètres de la mer, entourée de maquis, elle explore les fonds marins et les nombreuses grottes environnantes. Fini vit plusieurs mois à deux kilomètres du village de Nonza, dans ce cadre magique et mystique, elle sera très productive. Entourée par une dizaine de ses chats, elle réalisera de nombreuses lithographies, estampes, aquarelles, photographies de créatures hybrides comme des « femmes fleurs », des « femmes-chats » ou encore des « chats costumés ».
Artiste très polyvalente, elle créait aussi des costumes pour ses nombreuses mises en scènes qu’elle partage avec ses amis. Elle se liera d’amitié avec certaines familles de Nonza auxquelles elle offrira son chevalet et diverses œuvres qui seront bien entendu exposées à la vue du public.
Cette exposition mettra également en exergue un fond documentaire important en lien avec l’artiste et ses amis de Nonza sous la forme de nombreuses photographies et de correspondances des années 50 aux années 80-90.
LEONOR FINI originaire de Trieste naquit le 30 août 1907 dans la région de Buenos Aires au sein d’une famille aisée. Rapidement ses parents se séparent, et celle-ci retourne avec sa mère Malvina dans sa famille maternelle à Trieste. Très tôt, la petite fille développe un talent particulier pour le dessin et « Cioci » le gros chat blanc de sa Grand-Mère.
A l’âge de seize, elle part avec sa mère pour Paris, la capitale de la mode. A partir de 1923, elle prend la décision de devenir une artiste accomplie (peintre, décoratrice, costumière).
Dès 1931, débute sa carrière mondiale. Artiste atypique elle s’approprie le « Surréalisme » pour le faire sien. Au début de l’été 1954, elle découvre Nonza et son vieux couvent franciscain nichés au Sud-Ouest du Cap Corse. Ainsi Leonor y séjournera avec son compagnon Stanislao Lepri et leurs amis tous les étés jusque dans les années 80. Loin de tout, en osmose parfaite avec le monde minéral terrestre et maritime, entourée de ses chats, l’artiste produira un nombre considérable d’aquarelles, de lithographies et de photographies.
La peintre appréciant la solitude et la quiétude des lieux, elle sera cependant proche de certaines familles du village auxquelles elle offrira de multiples œuvres qui ont été sélectionnées pour cette exposition. Elle décèdera le 18 janvier 1996 à Paris entourée de ses dix-sept chats. Son départ émeut le « Figaro », le « New York Times » au même titre que « The Arts Paper » en Angleterre qui pleurent la mort de « la Reine de la nuit ». Le Corse Matin quant à lui rendra un dernier hommage à l’artiste qualifiée de « Grande prêtresse de la peinture fantastique ».